Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Une minute de danse par jour pour Charlie : une décennie d’engagement poétique8 janvier 2025

Auteur : Paul Tian

Support : Substack.com

(Photo : capture écran YouTube)


En ce mois de janvier 2025, la France se recueille pour les dix ans des attentats tragiques de Charlie Hebdo. Parmi les hommages, celui de Nadia Vadori-Gauthier, danseuse et chorégraphe, s’impose par sa poésie et sa constance.

Depuis le 7 janvier 2015, elle dédie chaque jour une minute de danse en guise d’acte de résistance artistique.

Le 7 janvier 2015, j’ai été frappée par la stupeur, raconte Nadia dans “Le Courrier Picard”. Je me suis demandée ce que je pouvais initier pour ‘faire de la vie’, face à l’horreur.’ Ce jour-là, naît l’idée d’une performance quotidienne : une minute de danse, filmée, partagée en ligne.

Ainsi démarre le projet “Une minute de danse par jour”, un geste à la fois intime et universel.

Dix ans de création ininterrompue

Dix ans plus tard, ce projet hors norme cumule plus de 3 643 vidéos et continue d’inspirer. Que ce soit dans une rue animée, au sommet d’une montagne, ou même dans un supermarché, Nadia Vadori-Gauthier danse, avec pour seul fil conducteur l’éphémère beauté de l’instant. La danse, dépouillée de tout artifice, devient un langage qui réunit.

Ses performances résonnent au-delà des réseaux sociaux. Elles ont été présentées lors de festivals, dans des expositions, et ont donné lieu à des collaborations avec d’autres artistes.

En 2020, confinée comme des millions de Français, Nadia avait redoublé de créativité pour maintenir ce rituel dans un monde suspendu.

Un hommage vivant et universel

Ma danse est une forme de résistance poétique, explique-t-elle, toujours dans “Le Courrier Picard”. Elle témoigne de notre temps tout en célébrant le vivant.”

Cette vision, Nadia l’a partagée lors de nombreuses rencontres et ateliers, inspirant des dizaines de personnes à s’emparer elles aussi de cet acte quotidien.

En cette décennie de commémoration, une série d’événements mettra en lumière son travail. Une soirée hommage est prévue demain au Chaillot-Théâtre national de la danse à Paris, où seront présentés des extraits de ses performances.

Le poids de l’engagement

Le projet touche peut-être à sa fin : “Je pense que j’arrêterai le 14 janvier 2025, confie-t-elle. Dix ans, c’est un cycle.”

Mais ce qui pourrait s’arrêter en tant que rituel quotidien perdurera sous une autre forme. Nadia a déjé publié un ouvrage, et une réflexion sur ces dix années de création sera bientôt disponible sous la forme d’un documentaire.

Dans un monde souvent marqué par l’urgence et la violence, ce projet de Nadia Vadori-Gauthier est une étincelle d’humanité.

Une minute de danse par jour : un geste qui paraît infime, mais qui rappelle que la poésie et la création restent encore des formes puissantes de résistance.

Dix ans après, son engagement nous rappelle que la vie, même dans ses instants les plus fragiles, est un élan à célébrer. Par sa danse, elle offre un hommage qui, à l’image de l’art, transcende le temps et nous unit dans une même humanité.

Merci à vous Nadia !

Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de