Depuis dix ans, Nadia Vadori-Gauthier danse chaque jour, transformant ce geste en un acte de résistance artistique et poétique. À l’origine de ce projet, initié le 14 janvier 2015, un besoin urgent de réponse face à la violence des attentats contre Charlie Hebdo. Avec Une minute de danse par jour, la chorégraphe a fait du mouvement un rituel quotidien, filmé et partagé sans interruption, trouvant dans chaque instant un espace d’expression et de liberté.

Dans son livre Dix ans d’une œuvre pour notre temps, publié aux Presses du réel, elle revient sur cette décennie où la danse a été son moyen d’exister au cœur du monde. Entre photographies, récits et réflexions, l’ouvrage tisse un lien entre l’intime et le collectif, capturant à la fois la mémoire des instants et les mutations de la société. Chaque performance, réalisée dans des lieux du quotidien – rues, musées, hôpitaux, chantiers ou forêts – dialogue avec l’actualité et les urgences contemporaines, qu’il s’agisse du climat, de la pandémie ou des violences sociales.

Loin d’une simple démarche artistique, ce projet s’est imposé comme un langage universel, où chaque mouvement devient un message d’espoir. Qu’elle danse seule ou accompagnée d’inconnus, la chorégraphe insuffle à son geste une force émotionnelle qui traverse le temps et les épreuves. Une minute de danse par jour n’est pas seulement une performance, c’est une manière de réinventer le lien entre l’art et la vie, une goutte d’eau qui, comme le dit un proverbe chinois qu’elle cite, “finit par traverser la pierre”.