Un projet quotidien de performance de Nadia Vadori-Gauthier

Une joie secrète8 septembre 2019

Auteur : A.C

Support : le Journal du Dimanche

De Jérôme Cassou avec Nadia Vadori-Gauthier. 1h10.
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(JHR Films)

Nadia Vadori-Gauthier est givrée et c’est ainsi qu’elle plaît, qu’elle bouge, qu’elle nous donne une chance de regarder ce monde autrement. Chaque jour, le plus souvent dans la rue ou dans des environnements inattendus (gares, stades, chantiers, tribunaux, jungle de Calais…), elle danse en toute liberté : ce qui lui vient, lui passe, lui chante. Tantôt seule, tantôt avec ceux qui passent par là et qui peuvent s’avérer être danseurs, SDF, migrants, boulangère, docteurs, touristes, flics, manifestants, simples passants… C’est ainsi que chaque jour, précisément depuis les attentats de Charlie-Hebdo début 2015 qui ont inspiré sa démarche en forme de résistance aux violences d’un monde désenchanté, cette « danseuse chercheuse » (titulaire d’un doctorat en esthétique quand-même) met en ligne « Une minute de danse par jour ». Toujours en cours, arrivé à des centaines de vidéos visibles sur Internet, ce phénomène en forme de manifeste pour la poésie et la joie coûte que coûte dans les interstices du quotidien inspire aujourd’hui un film simple, riche de ses diverses explications et de sa complicité avec l’artiste, pleine d’allant, d’humour et de culture pour expliquer son geste excentrique, utopiste peut-être, « charlot » sans doute. Au-delà du côté reportage ordinaire, la rencontre vaut pour sa discussion, plus philosophe et citoyenne qu’il n’y paraît. A.C.

Une Minute de danse par jour a reçu le soutien de