Nadia Vadori-Gauthier, danseuse : » Chaque minute dansée est volée au temps qui passe « 5 janvier 2025
Auteur : Priscille LafitteSupport : France Musique - Musique ÉMOI
Nadia Vadori-Gauthier se filme chaque jour, le temps d’une minute dansée. Ce rituel s’est installé au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Pour commémorer les 10 ans de cette tragédie, Nadia Vadori-Gauthier est invitée au palais de Chaillot pour une soirée d’hommage.
- Nadia Vadori-Gauthier Chorégraphe
Nadia Vadori-Gauthier est chorégraphe, docteure en arts, esthétique et sciences de l’art et professeure en Body-Mind Centering Centering®. Française et Canadienne, née à Montréal, elle habite et travaille à Paris. Formée initialement à la danse classique et aux arts plastiques, ses propositions de recherche et de création investissent une perspective éthique qui place la relation et la résonance à la source des processus. Elle questionne les frontières entre l’art et la vie, le visible et l’invisible afin de proposer un art qui tisse de nouveaux agencements collectifs interconnectant vies humaines et non humaines.
Actualité :
- Mardi 7 janvier à 18h30 Chaillot Invite (épisode 4) la chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier pour célébrer Une minute de danse par jour, l’acte quotidien de résistance poétique initié en janvier 2015 par la chorégraphe
Ce “ Chaillot Invite “n°4 explore les grands enjeux de société qui interrogent et nous traversent à travers une scénographie innovante. Danse participative, poésie sonore, installations vidéo et musique live enrichiront cette expérience immersive.
- Sortie début 2025 de Nadia Vadori-Gauthier : Une minute de danse par jour – 2015-2025 – Dix ans d’une œuvre pour notre temps aux Presses du Réel
Une minute de danse par jour pendant une décennie : un retour sur l’acte de résistance poétique quotidien de la chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier, à la lisière de la danse située, de la philosophie et de la performance. Un geste initié par Nadia Vadori-Gauthier en janvier 2015, au lendemain de l’attaque terroriste à Charlie Hebdo. La chorégraphe a dansé, filmé et posté une danse chaque jour sans exception depuis lors. Aucune date ne manque à l’appel. Ses danses se sont tissées dans l’étoffe des jours, en résonance avec Paris, ses habitantes et habitants, des évènements de l’actualité, des enjeux climatiques et de protection de la biodiversité, des œuvres muséales, des contextes de soin, invitant également d’autres chorégraphes à partager son protocole.
Lecture :
Et d’abord les lucioles ont-elles vraiment disparues ? Ont-elles toutes disparu ? Emettent-elles encore, mais d’où, leurs merveilleux signaux intermittents ? Se cherchent-elles encore, quelque part se parlent-elles ? S’aiment-elles malgré tout, malgré le tout de la machine, malgré la nuit obscure, malgré les projecteurs féroces ? Pour savoir les lucioles, il faut les voir dans le présent de leur survivance. Il faut les voir danser vivantes au cœur de la nuit, Il ne tient qu’à nous de ne pas les voir disparaître. Or nous devons, pour cela, assumer nous-mêmes la liberté du mouvement, le retrait qui ne soit pas le repli, la force diagonale, la faculté de faire apparaître des parcelles d’humanité le désir indestructible. Nous devons donc nous-mêmes, en retrait du règne et de la gloire, dans la brèche ouverte entre le passé et le futur, devenir des lucioles. Et reformer par là une communauté du désir, une communauté de lueurs émises, de danses malgré tout, de pensées à transmettre, dire oui dans la nuit traversée de lueurs et ne pas se contenter de décrire le non de la lumière qui nous aveugle.
Georges Didi-Huberman, La survivance des lucioles, éditions de minuit, 2009
Programme musical :
Franz Schubert : Ständchen, Schwanengesang D 957 / Pour voix et piano / Transcription pour violoncelle et piano
Mischa Maisky, violoncelle
Daria Hovora, piano
DGG 449817-2
Frédéric Chopin : Nocturne nº1 en si bémol min op 9 nº1 pour piano,Larghetto
NELSON FREIRE, piano
DECCA 4782182
Domenico Scarlatti : Sonate pour piano en fa min K 466 L 118
Dmitry Masleev, piano
Melodiya MELCD1002517
Franz Schubert : Fantaisie pour piano à 4 mains en fa min op 103 D 940 : 1. Allegro molto moderato
Anne Queffelec, piano
Imogen Cooper, piano
Erato STU71044
Antonio Vivaldi : Cessate omai cessate RV 684, » Ah ch’infelice sempre » (Air)
Andreas Scholl, haute contre
Ensemble 415
Chiara Banchini, direction
Harmonia mundi HMC 901571
Igor Stravinsky : Le sacre du printemps, » Le sacrifice » (2ème tableau), Danse sacrale
Orchestre de Paris
Klaus Makela, direction
Decca 4853946
Ryuichi Sakamoto : Fullmoon
Beth Gibbons & Portishead : Roads
Album « Dummy »
Go-beat 0600753385678
