En pleine manifestation des gilets jaunes, une danseuse improvise une chorégraphie4 décembre 2018
Auteur : Stéphanie O'BrienSupport : Le Figaro madame
Samedi 1er décembre, sur le boulevard des Capucines à Paris, la danseuse Nadia Vadori-Gauthier improvise une chorégraphie en pleine scène de chaos.
«Parce qu’une journée sans danser est une journée de perdue», Nadia Vadori-Gauthier partage régulièrement des vidéos de ses performances de danse. C’est ainsi que l’artiste formée à la danse et aux arts de la scène commente sa vidéo publiée sur son compte Vimeo.
Voiture en flamme et pas de danse
Ce samedi 1er décembre, Nadia Vadori-Gauthier se trouve sur le boulevard des Capucines dans le IXe arrondissement de Paris. Une épaisse fumée recouvre la voie, les gilets jaunes défilent en ordre dispersé, une voiture est en flammes et c’est dans ce décor de chaos que l’artiste entame sa performance. Sans musique de fond mais avec le bruit des sirènes, elle improvise sa chorégraphie sous le regard des passants étonnés. Certains la suivent dans ses pas, d’autres en profitent pour passer devant la caméra qui filme la scène surréaliste. Le lendemain de la manifestation des gilets jaunes, c’est sur l’avenue Kléber, devant une voiture calcinée, que Nadia Vadori-Gauthier se met de nouveau en scène.
Un projet inspiré d’une phrase de Nietzsche
Sur son profil Vimeo, l’artiste qui est aussi docteure en esthétique de l’Université Paris-VIII, explique que le projet «Une minute de danse par jour» a été initié le 14 janvier 2015 à la suite des attentats de Charlie Hebdo. Alors, depuis, les pieds dans la fontaine Saint-Michel, dans un jardin enneigé, sur un chantier ou même sur le plateau de France Culture, Nadia danse.
«Chaque danse témoigne d’un jour particulier et de la succession des jours. Petit à petit, s’élabore une série, qui, comme un journal, s’inscrit dans une histoire qui se tisse à la fois d’éléments privés et publics, intimes ou collectifs.» Au départ, ce «projet microlitique de proximité» a été inspiré d’une phrase de Nietzsche : «Et que l’on estime perdue toute journée où l’on n’aura pas dansé au moins une fois». Avec ou sans gilet, eh bien, dansez maintenant !