18h14, Cité des arts, Paris 4e.

Ces temps-ci, j’ai le sentiment de composer avec les limites du jour. Mes danses sont plutôt nocturnes, il fait nuit, il pleut, il fait froid. Je repousse le temps de faire « la minute » jusqu’au point où il me sera difficile de la faire. Je laisse passer des occasions, je flirte avec  le moment où je serai le plus démunie, où il n’y aura pas de lumière et que rien ne retiendra mon regard, pas de couleur, pas d’image. Dans cette marge obscure, où rien ne me semble donné, je danse, autant que je puisse à cet instant-là.  Cette sobriété de moyens ou il est même difficile de penser l’image, touche le noyau nu de mon engagement. Sur un fil, dans l’ombre, aux portes de la violence insensée de ces temps, je danse, chaque jour sans exception depuis bientôt 8 ans.