21h08, Gentilly. Une danse avec Lucas.

Je dois tout de même dire, qu’après plus de 8 années de danses quotidiennes la « minute » a encore le pouvoir de me stupéfier. Un jour comme aujourd’hui, où je n’ai pas eu de temps… Il fait nuit, il fait froid, je suis fatiguée, j’ai l’impression de n’avoir aucun ressort et j’ai encore beaucoup de choses à faire avant de me coucher… Je sors pour danser, il le faut. Lucas qui est très fatigué, m’accompagne. Tout me semble terne, il n’y a presque pas de lumière…. Le seul porche éclairé d’une barre d’immeuble dicte mon choix. Je m’approche pour poser ma caméra sans connaître l’endroit. Surprise : du bleu, du jaune, une courbe de l’architecture…  L’endroit le plus banal devient un décor de film. Lucas accepte de se joindre à la « minute » du jour. Une fois la danse terminée, mon humeur s’est transmutée. J’ai une joie d’enfant, Lucas semble tout revigoré. Je lui dis : « c’est tout de même incroyable, la façon dont la minute œuvre, même un jour comme celui-ci. Elle transmute le jour. Et comme le dit la phrase de Nietzsche qui ponctue toutes mes minutes depuis 2861 jours, par la danse, même un seule minute en 24 heures, le jour ne sera pas perdu ».