19h23, Rue des Longues-Raies, Paris 13e. Certains jours, je me découragerais presque. Je questionne le sens de ce que je fais. Je sors tout de même, impossible de ne pas faire « la minute ». Rue des Longues-Raies, il n’y a personne, c’est parfait pour aujourd’hui. Ce deuxième jour de l’été est gris et humide. J’applique radicalement mon protocole : danser avec la météo du jour, ne pas chercher  à « faire bonne figure », activer l’état réel du corps, composer avec les matériaux et les circonstances : le béton, l’air froid, la fatigue, le sentiment de solitude… Je danse. Je recommence. Je recommence encore. Je fonctionne presqu’au ralenti. Il n’y a plus de place sur ma carte mémoire. J’ai oublié de la vider. Je m’arrête et range ma caméra. Alors que je repars, un ange noir se penche à une fenêtre de cette rue déserte. Il dit : « Bon courage hein …. C’est magnifique …. ». Surprise, je lui souris et réponds « ah…. merci…. » Il répète : « oui, Magnifique ». Alors que je m’éloigne, ces quelques mots me font pleurer. Je remercie l’agencement des circonstances. Cette « minute » continue d’œuvrer 🙂