Danse 1001 - 10 octobre 2017
9h28, Gentilly.
Aujourd’hui, 10 octobre 2017, cela fait 1001 jours consécutifs que je danse avec une intention particulière. Mille et un jours, que je manifeste pour une poésie des interstices, pour un art qui se mêle à la vie et une vie qui se mêle à l’art. Depuis ces presque trois années, cette « minute » m’a requise tout entière, des heures chaque jour. Elle m’a aussi beaucoup donné : je vous ai rencontrés, j’ai été où je n’aurais pas imaginer aller, des portes se sont ouvertes, j’ai trouvé des alliés, des partenaires de danse ( lieux et personnes). Aujourd’hui, à mille et une danses, j’ai décidé d’arrêter, sous cette forme tout au moins, parce que c’est un beau chiffre et que sinon c’est infini. Je pourrais continuer jusqu’à ce que je sois vieille ou morte et ce serait une belle chose de consacrer sa vie à cela, de répondre à la barbarie et à une certaine dureté du monde par un geste infinitésimal, moléculaire et doux. Mais demain et après demain etc., il n’y aura pas de 1002e et de 1003e danse postée. Vous ne me verrez plus pendant un temps. Certains d’entre vous peuvent prendre le relais, c’est une décision qui appartient à chacun, car c’est un engagement important, une forme d’ascèse.
De mon côté, je continuerai à danser et à filmer chaque jour. La minute de danse continue en coulisses, de façon invisible. C’est ce que j’ai décidé pour l’instant, le temps de sentir et de voir ce que j’ai envie de faire. Car je ne veux pas lâcher ce trésor sans mesurer ce que cela implique. Il se peut que de temps à autre, je poste une danse de cette série que vous ne verrez pas. C’est une nouvelle étape. Peut-être qu’un jour je recommencerai à poster, peut-être que j’arrêterai. Aujourd’hui, je ne sais pas encore, le futur me dira. Je fais cette 1001e danse dans le même endroit et les presque mêmes vêtements que la première ( j’ai perdu mon bonnet et jeté mes chaussures).
Mille et un jours , comme Mille et une nuits, non pour sauver directement ma vie, mais pour tisser des liens et rester vivante dans ce monde.
Je vous dis : À je ne sais quand…
Je vous embrasse.
Merci du fond du coeur, à tous mes amis et partenaires, je ne peux citer tout le monde ici, mais ceux à qui je dois le plus : Jeanne Alechinsky, Lucas Hérault, Théo Lawrence, Olivier Saksik, Claire Gauthier Vadori, Isabelle Chemin, Le Corps collectif : Damien Dos Santos, Christophe Gos, Arthur Navellou, Stephanie Dufour, Véronique Dréau, Gaël Giraud, Margaux Amoros, David Sire, David di Paolo. Katia Légeret, Eric Bonnet, Roland Huesca, Isabelle Duthoit, Benoît Lachambre, Barbara Glowczewski, Flore Garcin-Marrou, Marie Liberge, Daniel Larrieu, Edmond Baudoin, Réda Soufi, micadanses, CDC Atelier de Paris, studio Le Regard du Cygne, Étoile du Nord, Anne Dreyfus (Le Générateur), la SACD, Marianne Théry, Anne Lehut, Marianne Revoy, Didier Benoit, Yohan Vallée et à tous les danseurs, artistes, inconnus et lieux partenaires qui m’ont accompagnée.