Danse 726 - 8 janvier 2017
8 janvier 2017 – danse 726 13h10, Rue Croulebarbe, Paris 13e. Certains jours la minute de danse crée des synchronycités improbables, et ça j’adore. Comme souvent, aujourd’hui je ne savais pas du tout où danser. Comme j’étais dans le 13e, je cherche sur internet les endroits méconnus du 13e. Je tombe sur la Tour Albert, premier gratte-ciel parisien, construit par Edouard Albert, Robert Boileau, Jacques Henri-Labourdette et Jean-Louis Sarf, entre 1958 et 1960, inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1994. Je lis : « Au 6e étage du bâtiment, se trouve une terrasse de 600m2, dont le plafond a été peint par Jacques Lagrange, le décorateur des films de Jacques Tati ». Je décide de m’y rendre. Au pied de l’immeuble, il faut un code pour entrer. J’attends, laissant passer plusieurs personnes qui entrent ou sortent. Je me dis : « La première personne qui a l’air sympa qui passe, je lui demande. » Une femme sort, pressée, avec un caddie. Je lui dis que je suis artiste, que j’aimerais voir la terrasse du 6e, si c’est possible. Elle me répond : « D’accord, mais accompagnez-moi, je vais au marché et mon four est allumé. je ne veux pas prendre du retard ». En chemin, elle me raconte que cette terrasse est à la hauteur exacte de la Place d’Italie, et qu’à l’origine, une passerelle devait relier l’immeuble à la place. Elle me dit que l’immeuble est habité par des gens super, des artistes, des architectes, des gens qui ont osé s’installer là dans les années soixante. Elle me demande ce que je fais, je lui dis que je danse. Elle dit, que pendant longtemps ils ont eu une figurine de petit danseur balinais sur laquelle était collé un post-it avec une citation de Nahman de Bratslav: « Chaque jour il faut danser, fût-ce seulement par la pensée ». Je ris et lui cite la phrase de Nietzsche qui accompagne toutes les minutes de danse : « Et que l’on estime perdue toute journée où l’on aura pas dansé au moins une fois ». Je lui dis, que c’est ça que j’aimerais faire : danser sur la terrasse du 6e aujourd’hui. Elle me répond : « Si c’est ça, mon fils fait du violoncelle, il acceptera sans doute de vous accompagner ». Super ! Moi qui suis très végétarienne, je me retrouve avec elle (Rozenn) au marché, en train d’acheter un rosbeef 🙂 Alors voilà comment j’arrive, 10 minutes plus tard, sur cette terrasse pour laquelle il faut une clé spéciale (que tous les locataires n’ont pas) avec Melchior qui m’accompagne au violoncelle, avec le Cygne de Saint-Saëns. Que demander de mieux ?