EN CE MOIS DE JANVIER 2025, NOUS COMMÉMORONS LES DIX ANS DES ATTENTATS DE CHARLIE HEBDO ET DE L’HYPER CACHER.2 janvier 2025
Auteur : Marie SorbierSupport : France Culture - Le Point Culture
En ce mois de janvier 2025, nous commémorons les dix ans des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. L’occasion de faire un état des lieux du dessin de presse alors que sa place dans les médias semble se réduire de plus en plus.
- Thibaut Soulcié Dessinateur de presse et de bande dessinée
- Nadia Vadori-Gauthier Chorégraphe
Il y a dix ans, le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo était attaquée par deux assaillants. Cette attaque terroriste avait souligné à l’époque la fragilité de la liberté d’expression et avait mis en lumière les pressions que pouvaient subir les caricaturistes lorsqu’ils se moquaient de la religion. Dix ans plus tard, bien que le dessin de presse ne soit pas mort, l’espace médiatique qui lui est consacré tend cependant à diminuer tandis que le rapport à l’information transforme sa pratique comme l’explique le dessinateur Soulcié qui vient de publier la BD Qui veut la mort du dessin de presse ? sur le site de Médiapart :
« J’ai l’impression que l’information est extrêmement périssable et nous, dessinateurs de presse, à courir derrière la petite phrase ou le micro événement, on est toujours en retard. On n’arrive pas à faire le pas de côté qui serait nécessaire pour avoir une vision un peu plus globale. (…) Maintenant, il y a très peu d’espace pour le dessin de presse, car d’une part cela coûte plus cher que de la photo ou un article, et puis peut-être que l’on considère aujourd’hui davantage les lecteurs comme des clients. Le New York Times a par exemple arrêté de publier des dessins de presse, car ils ne veulent pas s’ennuyer avec des clients mécontents. »
Danser en hommage aux victimes des attentats
Dans ce moment de commémoration, un autre projet vient rendre hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. C’est celui qu’a mené la danseuse et chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier pendant dix ans, et qui a consisté pour elle a dansé chaque jour durant une minute depuis le 7 janvier 2015. Elle clôturera cette performance au théâtre Chaillot à Paris à travers un spectacle :
« C’est une idée que je n’aurais pas imaginée avoir. Elle est venue comme une réponse interstitielle à la stupeur éprouvée, au sentiment d’être dépossédée, que quelque chose nous avait été brutalement enlevée. L’envie aussi d’exprimer par l’art, ou par n’importe quel moyen qu’on aurait, l’idée qu’on a le droit d’être différent. La stupeur éprouvée m’a figée et je me suis demandé ce que je pouvais faire à part rien ? Et c’est la réponse que j’ai trouvée sur l’instant. »