Danse 2923 - 14 janvier 2023
16h22, Forêt de La Roche Guyon, Vexin.
Cela fait 8 ans que je me suis engagée, sans présupposer un seul instant de ce que cela allait induire, dans cet acte quotidien de résistance poétique. C’était alors une façon infinitésimale de répondre par l’interstitiel, par le sensible à un acte d’une violence insupportable. La question que je m’étais posée alors face à ma stupeur et à mon sentiment d’impuissance était : « Que peut-on faire lorsqu’il semble qu’on ne puisse rien faire à l’échelle d’un seul corps, d’une seule vie… ? ».
Je n’aurais jamais, mais jamais, imaginé la suite : mon engagement spontané d’alors allait mobiliser mes forces , non seulement quelques jours ou semaines comme je le pensais alors, mais investir chaque jour de ma vie depuis aujourd’hui 8 ans. Finalement, les raisons de résister alors, de façon infinitésimale (moléculaire à l’échelle collective, mais radicales en termes de ce que cela implique à l’échelle personnelle) n’ont jamais cessé de me requérir. Nous sommes passés d’état d’urgence en état d’urgence et le monde est encore plus fou, aussi beau qu’il est insoutenable.
Je vais bientôt m’arrêter de danser dans le contexte de la minute de danse. Ma vie n’y suffit pas. Je vous en parlerai prochainement. À partir de la danse 3000, je continuerai à poster chaque jour une minute, mais ce ne sera plus moi qui danserai. Je vous prépare un joyeux carnet de bal qui, je l’espère, touchera vos cœurs.
Mon engagement à soutenir quotidiennement les enjeux qui sous-tendent « Une minute de danse par jour » continueront de battre le tambour des nos beautés entrelacées.